Voilà 20 ans que ce jardin est sorti de sa léthargie. Il était à l'abandon depuis quelques années et laissé tout à sa fantaisie pour se déployer sans autre obstacle que ses limites physiques, nos voisins. Des orties géantes, une savane d'herbes hautes, cet ancien jardin nourricier avec ses poules jouxte une vallée plantée d'arbres. Au fond de la vallée ensauvagée, une zone humide et un ruisseau qui se jette au pied du Mont St Michel. C'est là que démarre cette leçon d'histoire naturelle empirique qui d'année en année apportera son lot de surprises, de résurrections, d'apparitions, de compréhensions à la jardinière que je suis devenue.
Créer une "forêt-jardin" ou "jardin forêt comestible" consiste à planter une large palette de plantes variées à différentes hauteurs, en s'inspirant des écosystèmes forestiers. On imite son système "automatique" au fil des saisons tout en contrôlant les plantes installées et les laissons faire leurs cycles.
Grâce à leurs interactions mutuelles à à tous les étages, les espèces choisies se complètent dans des strates variées, occupant une certaine surface et jouant des rôles spécifiques. A bien connaitre les plantes que je choisis plutôt endemiques donc hyperlocales, ces jardins nourriciers une fois adultes ( s'ils le deviennent un jour à notre échelle du temps...) demandent relativement peu de travail au sol, de désherbage ou de contrôle des ravageurs, et aboutissent à un système autoproductif et en bonne santé. Les plantes se soignent entre elles par des artifices invisibles.
Bienvenue en syntropie ...
Non ce n'est pas un petit pays, c'est du génie agricole : intelligent, mutualiste, hyper fécond pour nous humains et résilient pour la Nature visible et invisible. C'est une d’agriculture paysagère qui cesse d’opposer nature et agriculture, avec l’idée que la puissance des écosystèmes peut être démultipliée grâce à l’action de l’homme dans l’objectif de produire de la nourriture.
Mais pas que ...
Dans ce dédale ou pénètre la lumière, tombe l'eau, grouille la vie, je me suis laissée surprendre par de belles plantes vigoureuses, peu malades, ai constaté des ravageurs vite jugulés sur un jardin d'environ 3 ares ou 3000m2, comment est ce possible ?
Je livre quelques pistes de cette gestion organisation :
Diversité ? oui, elle est végétale ; animale et tellement plus encore !
Zonage ? oui, je dois amener l'énergie solaire sur toutes les plantes, je crée du vent ou de l'air, je recompose le sol avec des zones spécifiques pour convier des êtres vivants particuliers. Je crée des allées de circulation pour inviter une biodiversité à tous les étages et à bouger dans le jardin.
Eau ? oui, j'ai changé la structure du sol au fil des années pour qu'il retienne et capture l'eau. Plus largement, les jardins forêts convoquent les pluies et si ils sont combinés à des corridors végétalisés extérieurs au jardin, comme des haies bocagères, le chemin de l'eau se fait durablement.
Déchets ? aucun déchets, ce ne sont que des ressources qui sont restituées au jardin.
Engrais ? aucun, ce sont les "déchets verts" ; les oiseaux qui passent, nichent, élèvent leurs petits, éradiquant pucerons, comme les chauves souris qui boulottent les moustiques, au passage, ils laissent leurs excrements qui fument la Terre
Si vous souhaitez apprendre les étapes clés pour conduire votre jardin foret nourricier, contactez nous
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