Depuis janvier 2017, les pesticides chimiques sont interdits dans les espaces verts et sur les voieries des communes. Les jardiniers vont s'approprier une nouvelle gestion d'entretien et concevoir un nouveau paysage. Un modèle inspirant pour les particuliers qui en 2019 vont devoir les imiter...
Un sénateur breton, Joël Labbé, a proposé une loi relative à la transition énergétique qui proscrit l'utilisation de produits phytosanitaires par les collectivités, les établissements publics et l'état dans les espaces verts, forêts & promenades ouvertes au public.
Il y a urgence quand on sait que la planète est en circuit fermé et que les cycles immuables de l'eau et de l'air nous font inhaler ou ingérer cette chimie toxique pourtant vendue comme inoffensive. L'eau contaminée qui s'évapore des sols se retrouve dans l'atmosphère, puis retombe sur nos têtes, sur les sols et ruisselle dans les cours d'eau et océans.
Les trottoirs des communes reçoivent des herbicides qui coûtent cher ; et double peine, jardiniers et cultivateurs polluent durablement et en rendant malade les populations humaines, animales et le règne végétal. Des riverains de vignobles se sont fait l'écho d'une intoxication d'écoliers déjà en 2014, comme des employés de Triskallia s'unissent en ce moment pour faire reconnaître la dangerosité des pesticides. Des études scientifiques établissent un lien entre l'exposition aux produits phytosanitaires et les maladies invalidantes voire fatales.
Rennes est pionnière dans la gestion différenciée mise en place dans les années 80. Des moyens propres de jardinage et une autre conception paysagère sont adoptés pour restaurer une biodiversité en chute libre. C'est une vraie "r-évolution" depuis 2012, la capitale bretonne est au régime "zéro phyto" et ça fonctionne bien.
Je forme les agents des collectivités et les particuliers à ce jardinage respectueux, qui a un double effet environnemental et économique : les déchets du jardin sont recyclés et valorisés in situ. Le compost issu de leur décomposition rend les plants vigoureux et leur immunité est accrue. La diversité des espèces associées renforce tout le système et invite les auxiliaires au jardin. Une larve de coccinelle mange jusqu'à 100 pucerons/jour, un hérisson va préférer 4 kg de limaces ou escargots en une saison. Les plantes sont soignées grâce à d'autres plantes en purins ou décoctions. Ce modèle généralisé aux communes va faire économiser de l'argent à la société sur les budgets de santé publique et de gestion des déchets. Et si les collectivités et les particuliers compostent, nous allons payer moins cher !
Pour le constater tous les jours, il est facile et rapide de détruire un écosystème en "artificialisant" une zone naturelle, mais positivement surprenant de voir la vitesse avec laquelle la vie se ré-installe quand elle est laissée libre de "pousser".
Les agents des collectivités sont nos nouveaux modèles à suivre. Observez les pour préparer votre transition !
Dessin de PLANTU - Exposition itinérante de l'asso CARTOONING FOR PEACE 2016 DINARD